J'ai aimé une flamme

Elle s'envolait seule et sans peur, dans un faible crépitement
Des yeux d'opale portés au ciel, des cheveux carmin volés au sang
Lorsqu'elle se mouvait d'un pas à un autre, une douce harmonie trempée dans l'air
Une ardeur indescriptible, même par le plus précis des vers

Elle me repoussait, me hurlait "dehors !", osait piquer mes paumes fragiles
Crachant nombre de brindilles d'or, jurant sur mon âme imbécile
Ne souhaitant aucunement ma passion, juste les sommets sans serrure
Elle m'enleva tout ce que j'avais de bon, et m'inspira tout ce qu'elle avait de dur

Alors, je sortis, je partis m'asseoir dans l'ombre et le froid
Observant doucement s'échapper, une grise et menaçante aura
C'était l'amour que j'avais perdu, évaporé au grés des filets d'étoiles
Et moi, comme un prince déchu, j'abandonnai mon admirable
Ce pourquoi j'avais tué, trahis, causé moulte souffrances
Oui, je lachais la flamme de vie, dans la plus grande indifférence.