Plume de soie Inscrit le: 28/11/2010 De: Strasbourg Envois: 180 |
Solitude Tu m'avais dit "Attends, le meilleur va venir"! Je n'ai connu dès lors que le meilleur du pire. C'est pourtant rassurant, et ce, quoiqu'il advienne De savoir que jamais, plus bas ni plus obscène, Mon chagrin ne verra sa chape s'alourdir. Je n'ai pas tout compris. Parfois je me compare A ces veaux épuisés, titubants et hagards Qui vont être frappés, là , entre les deux yeux, Agonisant sans gloire dans un râle piteux. Le Diable a- t-il un nom et si oui, lequel est-ce ? Morosité, Ennui, Lâcheté ou Faiblesse ? Il s'attache à une âme, la pétrit comme argile, Il ronge, il exaspère, il efface, il jubile. La Conscience sourit et se voile les yeux, Et rien n'existe plus qu'un présent hasardeux. J'ai rêvé d'un bonheur, d'un chêne et ses racines Mais j'avais fait mon nid sur la branche orpheline, Sans pressentir l'odieuse et laide trahison. Quand la branche a rompu, j'ai perdu la raison. C'est vrai, je suis si peu, ni beauté, ni richesse, Pas de glorieuse histoire dans ma sombre jeunesse, Une petite chose à peine perceptible, Sans nom, sans intérêt, sans clinquant, indicible, Elimée par la Vie et tu as vu en moi Ce que tu méprisais, ce que je n'étais pas. Ni mon coeur, ma passion, ni ma simple bonté Mon dévouement, mes peurs, ma générosité N'ont arrêté ta main. Tu n'as rien retenu. Je n'étais presque rien. Voilà , je ne suis plus. Et je cherche pourtant à poursuivre la route, Trouver une autre voie où fuir coûte que coûte Ce chemin trop désert, tortueux et si noir Qu'il brise ma raison, mais nourrit ma mémoire.
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