Une barque glisse
sur un fond sombre
composé à coups de griffes
de bruns, d'ocres et de jaune sanguin

L'eau
trouble et vicieuse
charrie boue et cadavres
en une masse immobile
et terrifiquement mouvante

Quelques arbres décharnés
tendent leurs bras au ciel
en vains appels
poupées mortes
s'agitant au gré du courant

De temps à autre apparaît
quelque tache blanche
véritable offense
au décor ambiant

Le vent emporte
son lot de chaleur moite et nauséeuse
et d'électrons irrités
qui pèsent sur les êtres
de toute leur terreur

Et la camarde sourit...

...

..

.

Il s'agit de la description d'un tableau qui n'existe pas, excepté dans ma fantasmagorie ...
Bello concerto n°2, prélude, par Anne Gastinel
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