Par un après-midi d'automne
Se rendant chez un faune
Coiffeur au demeurant
Pour une couleur, Grand-Maman
( Qui d'ailleurs s'époumone
Devant le prix exorbitant )
Pria Méphisto en personne
De ne pas trahir son serment.

Couleur d'eau town,
Le barbier pourtant
De ses villes, évidemment
Sur la vieille tête morne
Trouve cela plus charmant
Que les bois de cerf
Que ma Grand-mère
Arborait si fièrement !

Coule l'heure d'automne
Où les dames d'antan
Brament tant et tant
Qu'elles en sont aphones !

Mal armée, déambulant
Son beau marché faisant
Dans une rue piétonne
A la recherche surement
D'un vieux gramophone
Ou d'un quelconque roman
Pour passer le temps
Entre deux bus si distants.

L'orange et le jaune
Raconte en rentrant
L'aïeule au téléphone
A l'une de ses enfants
Me donnent l'air d'une démone.
Me manque un déguisement
Pour Halloween où bourgeonnent
Verrues et boutons de printemps.

Cool heure d'automne
Où le poids des ans
Voltige en riant
Soufflé par Perséphone.

Sans précaution inutile, elle s'abandonne.
Beaumarchais et Shakespeare, l'anglophone.
Mallarmé, Vivaldi, Debussy, également
Et Goethe pour les legs allemands.
Oubliée la colère et les tourments
Elle approche de son tendre amant
Qui ne l'a jamais prise pour une lacaune,
Et lui a suggéré de ne pas suivre les icônes.

En refermant sa crémone,
Pépé, la main bien verte
Lui mit aussitôt un scopitone
Pour faire des galipettes !!
Et c'est pourquoi mes cheveux blancs
Se moqueront de la couleur du temps
Des saisons et de la météo éperdument
Tant qu'ils aimeront sans colorant.