Ville de soleil, ville aux pinces de crabe
qui saisissent les caprices de l’océan,
tu nous dit que nous avons marché ici
dans d’autres vies, d’autres jeunesses.

Un peuple que rien ne semble effrayer
marche dans tes rues, le regard pénétrant
comme la roche balsamique, les mains fripées
par les colères languissantes des Tropiques.

Nous déambulons sur les pavés du monde,
sur les parfums nouveaux des rires limpides
jusqu’à descendre dans l’élévador Lacerda
jusqu’à la basse ville, la mer est bleue.

Au creux du marché, attroupement céleste
des danseurs de capoeira multiplient gestes
et coups, la lune et le soleil s’affrontent sur le sable,
heureuse, la mer ardente se venge des intrus.

Les esclaves se battent et leurs pieds
dessinent des arabesques contenues dans l’air
d’été, ivresses envoutées et magistrales
comme la peur que leurs rituels chassent au loin.