Plume de platine Inscrit le: 22/4/2010 De: Souk-Ahras (l'antique Tagaste) Envois: 5557 |
LETTRE A LA VERTUEUSE INDIGENTE Le cœur, nous y déversons tout, coûte que coûte Bris de glace génésique, une fois de trop rompue Angles blessants et figures semant le doute En une procession de sibylles incongrues.
Piège de tain qui nous a comme d’autres glacés Par faits divers, par trop d’hivers mal supportés A nous en geler l’amour jusques dans l’âme… -Mais avons-nous lu Baudelaire, madame ? D’abord frais vallons, les pétales du printemps Finissent presque toujours en sombres pots pourris. C’est là , odorants débris de nos incompris Et l’image pulvérale d’une belle trahison !
Le cœur, humide permanence de la douleur La veille, promesse d’abeille et ruche du bonheur Le lendemain, visite épique des frelons Et reine misant son cœur sur le faux faux bourdon.
Au p’tit jeu faussement bête de qui-gagne-est-perdant La passion part en vrille plus vite que le cri De l’impossible raison qui la réclame… -Mais avons-nous bien lu Stendhal, madame ? Décidément Descartes aussi ne me vaut rien Quand même le bel atout du sang de mes gamins Prisonnier dans le profond maquis d’un prisme Sans concession, en rouge et noir, s’est fait schisme.
Le cœur, toujours retors, lorsqu’il se fait morale Et que peut la mâle raison, surtout orientale Quand se veut absurde, l’éternel féminin ? J’aurai aussi tenté Kafka, mais c’est en vain…
C’est dans l’orgueil d’un fourreau qui se veut lame Et qui s’imagine d’airain en son bel antre Que moi, je situe le mou freudien du ventre… Mais avons-nous lu de Beauvoir, madame ? Et qui pour cause d’insolite ménopause Prend la pose et finit par se prendre pour Dieu Alors qu’il ne délivre plus que les miasmes Du jeune souvenir d’un tout poisseux orgasme. A.Alloun
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