Plume d'or Inscrit le: 5/3/2008 De: Tunisie Envois: 1238 |
À Dieu À Dieu Oculos habent et non videbunt
Dieu, où vont tous ces hommes qui errent, Loin de vous, comme l’enfant loin de sa mère ? Quel mal ronge ce siècle mystérieux ? Oh ! Partout reluit un foudre furieux ! Partout un abîme ! Partout un gouffre ! L’homme qui rit et l’homme qui souffre Ne baissent plus leurs fronts pour prier ! Et l’on voit partout de sombres guerriers, Titans dont le bras sort de la terre, Vous combattre et défier vos mystères ! On n’épargne plus, ténébreux combat, Ni le roi d’en haut, ni le roi d’en bas ; Et le peuple maudit tous les trônes Et insulte l’auréole et la couronne ! De ce peuple vautour les noires légions Rongent la dépouille de la religion ; Le sceptre royal, la bure prophétique, Par les griffes de ce monstre antique Sont déchirés. Et tout ce qui parle au cœur Par ce démon ignorant et moqueur Qui parle aux sens, comme vous à l’âme, Est raillé par des mots infâmes ! L’éphémère remplace l’éternel ; Chaque fois qu’un homme, envoyé du ciel, Allume son flambeau dans cette nuit profonde Le peuple lui dit : « Va, penseur immonde, Allume ton flambeau ailleurs ! Nous vivons Et tu meurs ! Aux fêtes joyeuses nos pieds vont Et toi, tu erres dans les bois sombres Et tu viens nous parler de nuit et d’ombre, De nos péchés et du courroux de Dieu ! Mais nous, enfants de ce soleil radieux, Nous oublions ! Puisque rien ne demeure, Dans les plaisirs nous dépensons nos heures, Et dans l’ivresse nous noyons nos jours ! La pensée ? La foi ? La piété ? L’amour ? Fardeau ! Rêve ! Illusion ! Chimère ! Loin de nous ces rêveries amères ! Reviens dans ton tombeau, homme du passé ! » Et le penseur s’en va, le cœur lassé De l’impiété, car c’est vous qu’il vénère, Et attend patiemment votre tonnerre Ou votre aurore, qui ne viennent pas ! Ô, Dieu, tout est obscur ! Et le trépas Et la vie se confondent et se ressemblent ; Vous ne dites rien à l’homme qui tremble, À l’homme éphémère, à l’homme inquiet, Qui, ne pouvant affirmer, peut nier. La vérité ? Mais la sait-on toute ? Non, hélas ! Nous n’avons que des doutes ! Des doutes sombres, des doutes amers ! Dans une coupe on ne peut verser la mer ; Nos esprits sont faibles ; sous le ciel qui gronde, Nos nefs frêles se perdent dans les ondes, Emportées à des rivages inconnus ! Comme Caïn errait dans les bois nus, Nous errons, Dieu, loin de votre lumière. De vos fils divins les saintes prières Se perdent, et de leurs échos infinis On n’écoute plus, hélas, le son béni ! Ô, Dieu ! De votre éden ouvrez les portes ! Des hommes ressuscitez les âmes mortes ! Ô, apaisez la rage des vainqueurs Et des vaincus apaisez la douleur ! Que votre pitié coule comme un fleuve Dans le monde. Essuyez les pleurs des veuves Et laissez-les tomber sur votre main ; Ô, Dieu, n’oubliez point ces tristes humains, Certes pécheurs, mais aussi vulnérables ! Vous avez créé l’homme misérable, Tous les mortels rayonnent moins que vous ; Puisque vous êtes sublime, soyez doux ! Puisque vous êtes grand, soyez magnanime ! Au lieu des criminels châtiez le crime ; Au lieu des mauvais châtiez le mal ! De l’impiété faites taire le glas fatal ; Que du poète divin la lyre sacrée Par votre aurore soit toujours éclairée, Car nos âmes que la nuit obscurcit Vous oubliant, oublient l’amour aussi, Et n’écoutent plus, captives de ce monde, Que de l’amour matériel qui gronde Le rugissement puissant et lointain, Comme la fumée noire que le vent hautain Emporte en souillant son aile blanche ! Ces hommes n’écoutent plus l’oiseau sur sa branche Et disent : « Dieu nous a abandonnés ! » Mais en voyant le soleil rayonner, Les prés verdir et le ciel reluire, Comme sur le visage le sourire, En voyant ouvrir ses pétales la fleur, Mouillés par la rosée comme par un pleur, Et l’aurore monter derrière la colline, Ils eussent vu votre forme divine Si leurs cœurs, ô, Seigneur, étaient pieux ! Donnez-leur un cœur, donnez-leur des yeux, Que pour eux vos signes se multiplient, Ou alors terrassez ces hommes impies ! Et que le foudre de votre courroux Tombe sur tout ce qui ne croit pas en vous, Sur ces esprits médiocres, qui ne croient Qu’en ce qu’ils entendent, qu’en ce qu’ils voient ! Mais, Seigneur, n’oubliez point l’univers ! Rayonnez dans notre ténébreux hivers Ou châtiez ce monde où nous sommes, Dieu juste, mais n’oubliez pas les hommes !
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Plume d'or Inscrit le: 30/4/2008 De: Neiges sud sapins lumières Envois: 1147 |
re :À Dieu Bravo, et tu as bien raison, il vaut mieux s'adresser au Bon Dieu qu'à ses saints!!! J'espère qu'Il t'auras écouté, parce que là c'est vrai que ça ne va pas fort, le dernier exemple étant la Birmanie, mais aussi le Tibet, ou ce monstre en Autriche... Sur mon petit autel de ma belle cheminée se cotoient un Christ penseur venu de Lituanie, un Buddah en jade ramené d'Inde par mon oncle dans les années 70, une tasse avec écrit "Shalom" achetée dans le Marais, la déesse Sarasvathi-celle des arts,elle me ressemble, hyper ocupée, des bras et des instruments partout, on dirait moi quand je fais le ménage en téléphonant et en réfléchissant au repas du soir avant de filer corriger des copies et de veiller jusqu'à l'aube pour écrire la nuit!!!!!-, et encore un chapelet musulman acheté dans le quartier où j'enseigne à mes Beurs grenadine, un ange et la Sainte-Marie!!!!!!!! Je les ai mis ensemble, qu'ils se débrouillent entre eux, et moi je viens prier celui que bon me semble, Dieu reconnaîtra les siens!!! Amitiés, Catharina von Bora-la femme de Luther!!! ----------------
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