Jeux de mains indécis, des lèvres qui se frôlent,
Deux regards amusés, c’est la vie qui rigole
Au chevet de ces âmes encore un peu frileuses
(Peut-être est-ce le cas ?) à l’idée d’être heureuses.
Et puis vient le grand saut ! Un sourire en dit long
Quand il offre son coeur en guise de question :
Je t’aime / Moi aussi… Elle atteste, en écho,
Avoir trouver ce vers qui se passe de mots.
Comme enfin l’évidence, un bonheur approuvé
Par le temps : un mariage et quelques nouveaux-nés.
Florissante famille où l’amour bat son plein
Sans savoir que demain, faillirait le destin…
Et demain, c’est écrit, arrive un peu trop tôt.
Il conduit la voiture (avec deux sièges auto)
A l’autre bout du fil, une voix : « Vos enfants,
Votre mari… Madame… ont eu un accident. »
L’enfer ou le néant, elle change d’adresse,
Hésite à les rejoindre… Elle en fait la promesse,
Priant pour qu’un miracle, un bon Dieu - ou que sais-je ? -
Vienne effacer le drame avec un sortilège !
Seulement, rien ne vient hormis ce désespoir.
Brisée, au fond du trou, commence-t-elle à boire…
Pour oublier le vide et tromper le passé
Dans des lits invitant quelques hommes pressés.
Mais la mort la refuse en dépit des efforts,
Elle respire encore… Encore un coup du sort
La conduit, malgré elle, à sourire - une fois ! -
Un Ĺ“il se fixe alors juste Ă ce moment-lĂ .
Jeux de mains imprécis, des lèvres qui s’espionnent
Deux regards incertains, c’est la vie qui étonne
Au chevet de ces âmes encore épouvantées
(Bien sûr est-ce le cas…) à l’idée d’avancer.
La prudence est de mise… Et les journées défilent,
La couplant peu Ă peu avec cet autre - il -
Amoureuse Ă nouveau : quel hasard incroyable !
Même si, dans son cœur, l’amour plaide coupable.
Puis revient l’évidence, un bonheur accordé
Par le temps : un mariage et quelques nouveaux-nés…
Que personne ni rien, ne vienne cette fois
Lui voler ce qu’elle a de plus cher ici-bas !
Mais le miracle enfin, le bon Dieu (ou que sais-je ?)
Du cinquième quatrain, lance son sortilège :
Pardonnez mon retard auprès de vos enfants…
Désirez-vous toujours effacer l’accident ?
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.