Donnons du grain à picorer...
Quand le sang coule à pleines veines
S’en vont alors toutes nos peines !
Ton âge avance et ton chapeau
Couvre du chef le seul plumeau
Fait de boucles qui furent reines.
Des bigotes de vies sereines
Furent pour toi de vraies sirènes.
Tu leurs disais : « sucez ma peau
Quand le sang coule ! »
En ces heures contemporaines
Donne aux oiseaux de bonnes graines.
Ils sauront bien que ce gâteau
Leur est servi par ton château.
Tu leur diras : « misères vaines
Quand le sang coule ! »
Réplique à ce qui suit
Il faut du sang pour respirer.
Et du courage. Et désirer.
Et l'âge versant, Tour de Pise,
Si mon au-delà te défrise,
A la campagne l'aérer.
Vivant seul, jardin de curé,
M'entretenir, le cultiver,
Devoir la mouiller la chemise,
Il faut du sang.
Au loin le jugement dernier
Quand mon poème n'est prier
Bréviaire ou livre d'église,
Quand pour filles faisant la bise,
Ardeur et désir, je les ai ;
Il faut du sang.