On m’avait mis à la porte
Avec seul un petit sac
Déformé par l’usure
D’une triste rengaine
Je n’avais plus d’autre choix
Que d’errer seul dans les rues
L’œil attentif aux cassures
Des longs trottoirs éreintés
À croire qu’il s’y trouvait
Une jolie vie en -dessous
Comme dans les contes de fée
Qu’on me racontait y’a longtemps
C’est ce que j’aimais à croire
Entre ma faim Ă cloche-pied
Et mes rĂŞves de gamins
À l’étroit d’un corps d’homme
Ne me restait que les mots
Bien au chaud dans mon p’tit mon sac
Pour combler ma détresse
Et mes envies d’raconter
Si vous me voyez le ventre creux
C’est qu’aujourd’hui , j n’ai pas mangé
Ma tartinade de poésie
Et que j’n’ai bu à sa santé
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sylvianni