Il est né dans un coin de la rue des Archives,
Dans sa voix comme un goût d’un qui m’aiment me suivent,
Petit homme sans nom, oublié de la vie,
Dégringolé du ciel par un matin de pluie.
Orphelin de l’amour sur les bancs de l’école,
Il avait le sourire de ceux qui ne rigolent…
Seul au fond de la classe, le crayon à la main,
Il dessinait les traces d’un destin sans chemin.
Quand il l’a aperçue au hasard du trottoir,
Sa première héroïne, son ultime cauchemar,
Dans le creux de son bras, ce bouquet vermillon
A piqué jusqu’au sang ce qu’il restait de bon.
Après avoir lynché deux trois gueules rivales,
Il s’est mis à haïr l’humain en général:
Ceux qui ont fait de lui, ô cavalier sans cœur,
Qu’on surnomme aujourd’hui: Messager de la peur.
Mais la peur a un prix, celui de la revanche
Que le pouvoir écrase lorsque tourne la chance,
Une balle dans le crâne pour offrir son salut
A l’erreur d’une vie qui s’est trompée de rue.
Tout au bout du couloir, face à l’autre Pantin,
Il s’est endimanché d’un calibre à la main.
Dernière volonté : qui donc est le plus fort?
On raconte partout que depuis Dieu est mort.
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.