ARMORIQUE
Dans la vierge forêt, retiré loin du monde
Pèlerin solitaire, longtemps j’ai cheminé.
Aidé de mon bâton, orné de sa coquille.
Mon pas sur le sentier ne fait que peu de bruit
Assourdi par la mousse, étouffé en futaie.
J’étais en randonnée
Non la musique était craquement de brindilles,
Discrets échos de faune, balancement des stipes
Sous la houle de sylve, rythmée par le zéphyr.
La lumière filtrait, dans cette cathédrale
Les célestes rayons
Animent ombres et couleurs aux bruyères fleuries
Aux lichens bleus et or qui tapissent la roche.
Chênes majestueux, tout constellés de gui.
Effluves telluriques, murmures de la harpe
Brocéliande magique.
Au pied d’un mégalithe, soudain elle fut lÃ
C’est la source des Fées à l’onde cristalline.
Sur la mousse m’assis, les membres un peu las.
Me suis désaltéré, mon Dieu qu’elle était fraîche,
Et je crois m’assoupis…
Et puis ils sont venus, esprits de la forêt
D’abord les animaux, écureuils bondissants
Et les petits lapins et les cerfs et les biches
Hures et marcassins, belettes et mulots,
Hulottes et hiboux.
Après c’est les lutins, elfes et fafardets
Et les gnomes barbus. Tout revêtus de blanc
Les druides solennels appellent de leur Chant
Enchanteur le Merlin, et puis la fée Morgane.
De Gé, mère nature, célébrions le rite
Et je tenais la lyre…
Jamais tant ne regrette de m’être endormi
Quand me suis éveillé tout s’est évanoui
Reste là sous mes yeux, gravé dans le rocher
La belle croix celtique
Parceval