Sur la page vierge de la nuit
J’écris mes rêves,
J’y retrouve un sourire
Le tien…
Dans un jardin où seules marchent
Quelques étoiles tombées du ciel
Les arbres posent, immobiles,
Telles des statues bisées
Laissant le vent caresser les oiseaux
Sur leurs cimes qui cherchent
A atteindre l’azure où errent quelques nuages
Qui ne savent pas où
Déverser leur chagrin…
Plus loin, quelques fleurs égarées
Côtoient des branches mortes
Que le temps a couchées
Et au bord d’un abîme
Une ombre esseulée
Qui voudrait mais ne sait
Où trouver le bonheur
Je connais ce jardin
Pour tant l’avoir foulé,
Ce jardin où personne
Ne vient se promener
Là où la pie voleuse
Un beau jour s’est posée
Pour s’en aller voler
Les rêves les plus fous
Ne laissant au passage
Qu’une chaise rouillée dans un coin endeuillé
Ce jardin mon Dieu oui
Combien je le connais
Chaque nuit je traverse
Sa rivière asséchée
Ce jardin où les mots
Tentent encore de chercher… leur sens
Il m’arrive parfois
D’atteindre le matin
Sur la plume d’un rêve
Qui m’a accompagnée,
De trouver cet endroit
Que je connais si bien
Mais que j’atteins si peu
Cet endroit où je sais que je trouverai
Un elfe endormi
Qui aura fait son lit de mes désillusions.
Martine ALLIOT MIRANDA