J’aime tant voyager, tant connaître le monde,
Vérifier enfin que la terre est ronde,
Rencontrer des humains, les fils d’Adam et d’Ève
Combien cet élan avait hanté mes rêves!
Enfant, je me disais : Je ferai du voyage
je voyais les oiseaux, ces oiseaux de passage
Qui vont et reviennent au rythme des saisons,
Libres comme le vent franchissant l’horizon.
Aux ans de la raison quand mes ailes ont fondu.
A ma tête souvent mes pas se sont rendus,
Des contrées chimériques et chemins vagabonds,
Séjours imaginés dans mon éden profond.
J’ai vomi ces notions stupides et impalpables
Que, naïf, j’avais portées alors dans mon cartable,
Des bouquins illustrés qui situent à deux doigts
Les pays du soleil des pays du grand froid.
Oh couchant magnifique, au bord de tes abîmes,
J’aime voir ta forge et tes roses enclumes
Où demain se façonne en une sombre nuit.
Terrible entreprise, sans schémas et sans bruit.
Oh magique levant, que j’aime voir ton astre
Allumer ses braises d’une flamme folâtre
Et au berceau du jour fait de lait et d’azur
Satisfaire ma soif d’une étrange mixture.
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Ecrire c'est dire silencieusement à ceux qui veulent vous écouter.