Bâtard
Pour sûr il n’était pas son père !
Mais il était dans les bagages
Quand il avait repris la mère
Sortant d’un défunt mariage.
C’était plutôt un garnement,
Pas mauvais-fond, mais qui agace,
Qui marche la plupart du temps
Juste à côté de ses godasses,
Qui emmêle les fils de pêche
Autour des meubles du salon,
Jette sur les passants revêches
Les fleurs des bacs du balcon,
Qui attache deux pattes au chat
Pour voir s’il peut sauter encore
Et le confronte avec des rats
Pour savoir qui est le plus fort !
Pour ne pas trop froisser la mère,
Qui donne au fils tous les droits,
Le mari choisit de se taire
Plutôt que se faire battre froid.
Mais pour sauver son lave-glace,
Pourtant un jour n’y tenant plus,
Il lui mit un pain dans la face,
La baguette zébra son cul.
Mais si le fils était maté,
La mère avait peu apprécié,
Et dès le soir il dut coucher
A l’auberge du cul tourné.
« Ma mie, j’ai fait ça pour son bien
Pour sûr tu aurais fait de même »
Mais il s’époumona en vain
Le soir, au lit, ce fut carême.
Bref, il ne faut jamais aller
Entre une mère et son moutard
Comme disait mon boulanger :
« Si tu veux la mie, choie le bâtard »
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Merci
Pierre-Marie
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