Passeur de mots.
Passeur de mots.
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Les mots marchent sur les mots,
Les écrits se lèvent parmi les cris,
Je vis au désespoir, peignant les maux,
Au fil des saisons, funambule proscrit.
Les pierres hurlent dans le sang,
Se baignent et se découplent en hurlant,
Tas de pierres roulant aux cris innocents,
Mourant au gré des chemins déferlant.
J’attends le souffle du rêve parfait,
L’arc roide et dur qui triomphe des vestiges,
L’assurance des sentiments contrefait,
L’aurore au sommeil vacant, en prestige
Quand le fer croise dans les rues,
Les hommes tombent pleins de vertige,
Leurs ombres à l’ombre de la charrue,
Aux portes du désert, plantent leurs tiges.
J’ai tant usé mes mots,
Au fond de tant de silence,
Que le jour se lève, sans un mot,
Eclairant les pierres du silence.
Aux yeux féroces des nuits pleines,
La lumière sombre, traîne à la plaine,
Je porte les larmes d’une vie vaine,
En marchant sur les mains de ma peine.
Près des brisants rabattus,
Le reflux hèle le jour apparu,
Une armée de tambours pointus,
Dansent pour les amis disparus.
L’espoir a désappris tant de mots,
Noyant aux berges oubliées la lumière,
Que j’avale mes rêves fortissimo,
A coup de soleil, guettant la place première.
Au fil des saisons, parmi les cris,
Le désespoir a faim de maux,
Une armée de funambules proscrits,
Marche en plein soleil, sur les mots.
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