Cette idée qui, en moi, fait son chemin...
J’aimerais le cœur léger
Courir Ă sa rencontre
Pour effacer ses larmes
Sans voir son visage
Aux lèvres molles
Et aux yeux de pierre
Brûlés par la lumière
J’aimerais que ce soit elle
La première surprise
Par cet accident de vie
Qu’elle n’avait pas prévu
Et n’aurait pas annoncé
Avant que l’heure n’ait sombré
Au grand cadran solaire
J’aimerais jouer ma dernière carte
Comme cette feuille désinvolte
Qui dans l’immensité de la forêt
Virevolte dans les airs
Avec grâce et insouciance
Avant de tomber au pied
De l’arbre qui l’a vu naître
Car cet arbre-paysage
Que je porte en moi
Ouvre ses bras immenses
Parcourus d’orages
Qui grondent dans chaque main
Puis Ă©clatent en torches de feu
Au bout de chaque doigt.
Car cet arbre-paysage
Offre à l’herbe sage
Une pluie de nuages
De toutes les couleurs
Qui fait pâlir l’arc-en-ciel
Et coupe le souffle
A la rose des vents.
Car cet arbre-paysage
Se pare des plus belles couleurs
Pour me dire que la nature est belle
Sous le soleil couchant
Que j’aimerais devancer
Sans regarder les obliques rayons
De sa lumière qui brille encore .
Oui, j’aimerais devancer
Cet arbre-paysage
Et ce soleil couchant
Dans la splendeur de l’automne
Oui, j’aimerais devancer
Avant que n’arrive l’hiver
Cette idée qui, en moi, fait son chemin.
Palmito
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Toutes les choses ont leur mystère, et la poésie, c'est le mystère des choses !
(Frederico GARCĂŤA LORCA)