L’astre roi est henné, la lune est Issawa
Le sacré se mêle au profane
En rite cultuel musulman que l’on boit
Au chic d’un païen diaphane…
Le jour vit se poser une vierge en beauté
Aux genoux de la matriarche
Ainsi donc commençait sa marche
Sous le soleil dardant la conjugalité.
Les mains comme les pieds allaient être couverts
De cette fraiche pâte brune
Pour que l’âme et le corps, à jamais fussent vers
Tournés en ébats sous la lune.
Velours, soie et satins, cuivre et argent et or
Tohubohu et harmonie
Chez cette tribu réunie
Pour de beaux yeux en pleurs…Une agnelle et le sort !
Entre plateaux servis et autres resservis
Bouquets de thé et de cannelle
De hauts cônes de sucre, esclaves asservis
A la chandelle sentinelle.
Le matin du hammam avait tôt précédé
Qui fut moment jubilatoire
A coups de pâte épilatoire
Chamailles et grands cris et youyou obsédé.
Les amies riant, les jalouses râlant
Le comble du nuptial manège
Sous le baroud festif pétant du vieux tromblon
Tout le monde lui fit cortège.
Immuable symbole en immuables us
Un cercle d’or à l’annulaire
Passant la porte tutélaire
Robe blanche et burnous ; on eût dit un crocus !
Enormes couscoussiers en l’honneur des deux clans
Et quatuor à la bombance…
Un poème venu des aïeux sévillans.
S’achevait dans un air de danse.
Puis fut l’occasion au couple de trôner
Princes d’un jour…Ou pour la vie…
Et la lune sembla ravie
De glaner un amour et le chaperonner.
Le soliloque du henné annonce une série de poèmes de dix strophes à travers lesquels j’ai l’ambition de restituer mon propre ressenti du féerique que peuvent contenir les pratiques sociales traditionnelles sur une partie de la rive sud de la grand-mare et dont l’autre rive ne sait que très peu. Pour l’amour de la poésie et pour le plaisir du partage.
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Prière ne pas remonter mes anciens textes, merci
Le tagastin: quand on vit d'amour et de vers, il faut assumer ses coliques!