Hier….
Le clocher sonnait cinq heures
au réveil du laboureur….
Le coq avait chanté
le village était levé….
Une fraîche rosée matinale
ravivait les façades ancestrales….
Sur les visages venait fouetter
l’air sain, pur et léger…
Dans l’abondance des flots,
l’eau coulait dans les pots….
Les femmes faisaient ménage,
les hommes menaient l’attelage,
les enfants battaient le grain,
les anciens tissaient le lin….
Aujourd’hui….
La sirène hurle cinq heures
le démarrage des moteurs…
Le coq ne chante plus,
le village ne comprend plus….
Une odeur fétide matinale
souille les façades ancestrales….
Sur les visages vient fouetter
l’air sal, vicié et profané….
Dans la rareté des flots,
la fange coule dans les pots….
Femmes, hommes, vieux, enfants
ont subi le changement….
Les femmes sont machines,
les hommes ruminent,
l’enfance dort,
et les vieux sont morts.
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La peinture est une poésie qui se voit au lieu de se sentir et la poésie est une peinture qui se sent au lieu de se voir. (Léonard de Vinci)