Une marmotte aventureuse
Se chauffait, heureuse,
À l’entrée de son terrier,
Quand une aiglonne vint l’agripper
Pour l’emmener dans son aire.
La marmotte sans se défaire
Dit au grand oiseau : « imagine
Que j’aie des ailes longues et fines
Je pourrai te soulever facilement
Toi, ton mari, et tes deux enfants
Avec ton nid en plus.
Je pourrais remplacer un bus ».
Le grand oiseau trouva l’image plaisante
Et éclata de rire, gorge béante
A l’idée de se voir soulever ainsi
Par un animal aussi petit.
Ce faisant il ouvre sa serre
La marmotte tombe par terre
Bien à propos près d’un terrier
Où elle court se réfugier.
L’aigle en colère alla plus loin
En se jurant que vraiment rien
Ne pourrait plus calmer son ire
Et réussir à le faire rire.
C’est depuis ce moment
Qu’à la montagne tristement
On entend l’aigle morne crier
Et la marmotte joyeuse siffler.
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)