Le cane-ton
Un caneton qui déambulait dans la rue
Entendit, en sourdine, le chant d’un goglu
Cela lui rappela son cours de contrepoint
Lorsqu’il reconnut « Le petit restaurant du coin »
Puis ses oreilles, toutes ravies
Furent enchantées par Tchaïkovsky
Et son Casse-Noisette, sans bourdon
Dans la danse des mirlitons
Déployant, en duo, ses jolies ailes
Le canard s’installa au piano
Il interpréta alors un boléro
Celui du grand Maurice Ravel
L’anche brisée du clarinettiste
Lui fit faire un gros « canard »
Le volatile ne supportant pas Mozart
Sur le piano, glissa sur Liszt
On le héla, plutôt de loin
Pour aller jouer du coin-coin
Dans les eaux calmes, fraîches et dignes
LÃ , sur le lac des cygnes