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Un homme court sous le ciel gris et lourd
Le souffle du temps gonfle ses tempes,
Sur la route des sifflets en échos sourds
Balayent l'air fluide que la pluie détrempe.
Le scintillement du soleil pointe ses dents
Sur sa peau de bronze depuis l'occident,
La terre accueille sa course de mille pas
Soulevant la poussière noire du trépas.
Des enfants passent au loin sans le voir
A la buée de ses yeux pour l'émouvoir,
Le monde bat de son pouls au ralenti
Tel l'albatros suspendu au vol apprenti.
L'herbe fraîche sous la perle rose
Éclats de lancinantes métamorphoses,
Semble brûler aux couleurs du pain d'épice
Des senteurs en arômes comme délice.
Dans son élan il oublie la trace suivie
Pour tendre vers un unique amour assouvi.
Il court sans pourvoir renoncer,
Le répit est une fin pour annoncer
L'or ultime d'un repos éternel
Dans le silence du néant confraternel
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Oubli, vaincre l'addiction.