Plume d'or Inscrit le: 17/8/2011 De: Deux-Sèvres Nouvelle Aquitaine Envois: 1229 |
Re: les vérités de Mémé Rose - chapitre 2 la lecture est plaisante, le suspense est entier, l'on a envie de lire la suite! ce que je vais faire! amitiés, jean-yves ---------------- Il est agréable d'être important, mais il est bien plus important d'être agréable!
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Plume de soie Inscrit le: 13/3/2009 De: Envois: 75 |
les vérités de Mémé Rose - chapitre 2 Chapitre 2
Romain et Sue plus que des amis, un frère ‘de régiment’, une soeur ‘de château de sable’.
J’ai grandi, vécu avec eux toute ma vie. Je les aimais simplement pour ce qu’ils étaient, tels qu’ils étaient. Ils ne s’étaient jamais rencontrés, je n’avais jamais parlé de l’un à l’autre. Des amis parallèles ? Mes amis ! La vie les avait mal servis. Divorce, remariage, veuvage, c’est le pire du bonheur. Rien pour soi, tout pour les autres, la famille, les enfants, jamais la paix du coeur ! Celle qui vous fait grand, celle qui vous fait fragile...
Et un soir… il y a déjà 2 ans… Sue partageait avec quelques amis la soirée de fin d’été sous le grand pin de sa villa. Le Sud sentait bon. La chaleur de la journée nous étouffait encore. Salade composée pour repas. Je regardais Sue, je la savais désespérée, ce dîner était le dernier dans la villa de famille – elle devait être vendue – Son deuil était son souffle, des soubresauts dans la poitrine. Elle voulait les taire, ne pas suffoquer. Le pastis avait fait les conversations jusqu’à présent. M’avait-il désinhibé… sans le préparer… sans le vouloir… dans un silence surprenant, je me suis entendu dire :
- Sue, tu retrouveras un grand amour, le vrai, comme celui qui t’a quittée et pour en être plus sûr, c’est moi qui te le présenterai… Les cigales se sont tues. Les convives aussi.
J’étais si surpris ! J’avais encore parlé sans m’en rendre compte. Avec cette conviction qui me servait de foi. Comment pouvais-je annoncer des événements pareils ?
Comment mais comment ?
Philippe était vraiment incomparable : il allait de cep en cep, coupant les grappes de raisin déjà mûres en ce début de Septembre. Aux vendanges chez Pierre-Olivier. Armé de mon sécateur, je jouais aussi au vendangeur. L’ambiance était excellente, pastorale. On se suivait Philippe et moi, toujours… Coude à coude, bavardant de tout… et surtout de rien.
Je l’écoutais avec attention, son accent plein de soleil faisait le reste.
- hé ! Georges… je suis toujours inscrit au célibat… avec un grand sourire, qui me faisait un peu mal. Je savais qu’au fond il en souffrait. On ne s’accommode pas forcément d’une situation non désirée…
- c’est encore l’été… Un peu de patience… ! Deux mois s’étaient passés depuis le 7.7.7. je transpirais, chaque goutte de sueur me reprochait l’espoir que j’avais mis en lui. Le doute n’était pas loin, la peur non plus. J’étais gêné !
- c’est vrai, tu ne m’as pas donné l’année… La récolte était faite.
Pierre-Olivier semblait moyennement satisfait.
Il avait un visage sombre et ne me parlait pas. Il s’activait auprès des grillades au feu de cep de vignes, légumes en lamelles sur le barbecue, une vraie palette de peintre. Ambre nous avait servi les rafraîchissements d’usage et apportait le rosé de Provence dans un panier d’osier. C’était la reproduction d’une tradition millénaire, agrémentée d’une sortie imprévue en bateau.
Philippe était le maître à bord.
Il faisait corps avec les voiles. La crique offrait un fond d’irréel. Colline de pins, sable d’argent, eau limpide… La baignade semblait un bain de jouvence.
Nous étions le 8 septembre.
Ambre attendait un enfant… elle ne le savait pas encore. Elle se sentait nauséeuse, mais c’était probablement la mer, selon elle !
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