Le cordonnier
Il avait autrefois élevé des brebis
Mais devenu âgé avait migré en ville
Et réparait des gens avec ses doigts habiles
Chaussures et souliers pour payer son pain bis.
Sa main malgré le froid travaillait prestement
Et tirant sur le fil il cousait les bottines
De femmes bien jolies et parfois cabotines
Qui ne craignaient l'hiver car vêtues chaudement.
Un soir qu'il travaillait rêvant à d'autres cieux
Sous la neige tombant, il crut voir sa colline.
Une douleur soudain transperça sa poitrine
Et notre cordonnier rendit son âme à Dieu.
De ses belles brebis la laine lui manquant
Le vieux avait pris froid sans ressentir sa peine.
Son âme s'échappa, délivrée de ses chaînes
Et sitôt libérée s'en fut au firmament.
Depuis du cordonnier l'aiguille ou le poinçon
Que du matin au soir il tire à perdre haleine
En souvenir de lui est appelée « l'alêne »,
Pour que sa main ne soit froide comme un glaçon.
Adn 10.04.2009
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