Le vieux marin, fourbu, contemple cette mer
En retenant ses larmes,
Son âge le contraint, Ô, destin si amer
A déposer les armes…
Combien de matelots engloutis par les lames
De ce grand cimetière,
Combien de souvenirs somnolent en son âme ?
Toute une vie entière !
D’autres embarcations naviguent sur les flots
A voiles déployées,
Mais pour le vieux marin, être à l’écart de l’eau,
C’est comme se noyer…
Ainsi donc il mourra par trop de nostalgie
Ô ! Destin qui chavire,
Lui qui eut tant aimé avoir pour ici gît :
« Sombra dans son navire… »
Diable de sablier emportant chaque grain
Sans l’ombre d’un remord !
Sans même se soucier de l’âme du marin
Qui, doucement, s’endort…
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"Entre toutes les différentes façons d'exprimer une seule de nos pensées, il n'y en a qu'une qui soit la bonne. On ne la rencontre pas toujours en écrivant ou en parlant mais il s'avère néanmoins qu'elle existe."
La Bruyère