Les pieds dans le fumier
Et les yeux rivés
Sur le ciel étoilé,
J'observe l'infini
Et ce solitaire morceau de terre,
La lune.
L'attraction terrestre
Certes retient mon ignominieuse carcasse,
Mais dans mes yeux
Passe une image,
Céleste infinité,
Celle d'un ciel étoilé,
Et de vertige se prend mon esprit
Pour ce majestueux drap noir
Où le mot limite
Reste un inconnu.
Ma sensibilité mise en exergue
Par un spectre somptueux
Gravitant quelque part
Dans ce néant interstellaire,
Dans ce voluptueux amas de matières
Et de poussières.
L'envie de tomber dans un profond sommeil
N'est qu'une conclusion,
L'envie de percer les mystères du néant,
Lorsque j'observe le ciel étoilé
La même envie me vient,
Percer les mystères du néant.
Souvent je me dis,
Lors de longue contemplation,
Pourquoi ?
Pourquoi nous ?
Je ne pense pas que nous,
Terriens,
Sommes les seuls
Dans cette immensité,
La haine humaine,
Aussi absurde soit elle,
Ne peut être l'unique forme d'intelligence,
Je ne peux pas y croire.
Quand certains disent
" Il a la tête dans les étoiles."
Je ne rétorque point,
Car oui,
Ma tête n'est pas sur terre.
Mon bonheur à moi
Flotte bien aù dela de la couche d'ozone,
C'est lorsque mon regard s'attarde sur cet inconnu,
Celui qui joue avec le temps.
Sur terre,
Monsieur temps,
Tu es un sacré rongeur,
Mais moi,
Fils de l'univers,
Je ne crois point en toi,
Dans l'univers tu es instable
Et la contemplation d'un ciel étoilé
Me permet de te dépasser,
Le néant seul est ma profonde angoisse,
Lui seul domine.
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Les poémes à l'eau rouge écarlate.