Plume d'argent Inscrit le: 12/3/2010 De: Envois: 419 |
Vieillir est une chance Tu sais, tu sais, Vieillir est une chance, Quand je vois les rides, Marquer ce visage, Je t'entends te plaindre, Et dire que tu es vieille, Comme un fruit pourri, Comme un fruit verré, Y a plus rien à manger. Tu sais, tu sais, Je te vois regarder, Dans les magazines, Ces drôles de bouts de femmes, À la peau tendu, Autant que la peaux de leur cul. Je te vois yeuter, La moindre langoustine, Pour lesquelles on en pince, Quand on a que 20 ans. Tu te souviens sans doute, De tes années folles, Où ton visage d'ange, En envoûtait plus d'un. Tu sais, tu sais, Le corps blessé, Par la naissance, De tes enfants, Le cœur meurtris, Par l'écoulement du temps. Tu sais les perles ne naissent jamais, Des langoustines, Mais dans des fruits, Aussi ridées que des huîtres. Tu sais, tu sais, Vieillir est une chance, Débarrassé de ta futile apparence, De toutes ces crèmes, Qui effacent la vie, Il reste là , Juste devant moi, Une perle aux yeux brûlant. Que m'importe, Ton visage angélique, Je n'ai pas besoin, D'un miroir bien lisse , Pour t'appeler par ton nom. Tu sais, tu sais, Vieillir est une chance, Il y en a trop, Qui parte sans connaître, La chaleur du sourire, De ses petits enfants. Si la vie est une aube, Je vois le crépuscule, Qui s' invite à ta peau, Qui flamboie de mille feux. J'entends ce doux refrain, Ce mariage magique, D'une jeune enfant, Qui dit tendrement, Mamie, mamie, Donne moi encore ta main. Vois tu comme moi, La richesse de l'âge, Bien plus forte que, Les rides sur ton visage.
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