Je me suis souvenu des paroles d'un vieux sage taoïste, qui a passé toute sa vie dans les montagnes de l'Empire du Milieu, l'immense pays où il a vu le jour ...
Reviens vivre au centre afin de t'accomplir, car au bord des choses, parmi ce qui est braise encore et ce qui est déjà cendre, parmi les déprécations envers les valeurs de l'or et les dépréciations du fuligineux, parmi les blandices du deuil et les bouleversements de la souvenance, tu ne connaîtras que l'immaturité, l'insatisfaction toujours, corps et esprit tendus par un archer sans trait vers ce qui n'existe pas.
Cherche l'harmonie, et ne fais pas le difficile : la maladie apparaît avec l'acceptation de certaines choses et avec le rejet d'autres choses, avec le déni de certaines opinions et avec l'affirmation d'autres opinions. Renonce à essayer de contrôler le monde : tes organes demeureront sains et légers comme des ailes de papillons, comme les instruments propices à la musique qui fait danser le corps. Cherche l'équilibre entre les courants énergétiques complémentaires que sont Yin et Yang.
Lorsque la discorde entre les choses devient patente et menace de l'emporter, regagne le centre où contempler, où cueillir avec révérence, où respirer avec conscience la fleur solaire de soi-même.