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     Papa, es-tu un monstre ?
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Par conversation | Les + anciens en premier Sujet précédent | Sujet suivant | Bas
Expéditeur Conversation
Angebizarre
Envoyé le :  30/9/2021 14:21
Plume d'or
Inscrit le: 2/3/2011
De: Les Clayes-Sous-Bois (78)
Envois: 1512
Re: Papa, es-tu un monstre ?
Bonjour dolores et Sybilla,

Merci à vous deux pour votre lecture et commentaire.
dolores, c'est triste, je suis désolée pour toi. Je ne peux que te recommander d'écrire ton ressenti, tel quel, sans juger tes propres sentiments.
Ensuite libre à toi de le rendre public ou pas et même si ça ne règle pas tout, ça enlève un certain poids déjà (c'est du moins l'effet que ça m'a fait).

Sybilla, merci, c'est génial que tu ais eu l'amour de tes deux parents :)
Je reste persuadée que c'est aussi mon cas. La différence c'est que je n'aime pas la manière dont mon père me prouve son amour.

Un grand merci du cœur d'avoir passé du temps sur mon écrit.

Je vous embrasse fort

Michèle


----------------
J'aime les défis et duos poétiques, alors n'hésitez pas à me solliciter ;)

Sybilla
Envoyé le :  22/9/2021 22:02
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95089
En ligne
Re: Papa, es-tu un monstre ?
Bonsoir Michèle,



J'ai été extrêmement émue en lisant ton récit autobiographique !
J'ai eu la chance pour ma part d'avoir l'amour filial de mes deux parents.
Douces pensées !
Et bravo pour ce partage intimiste qui touche les coeurs !



Douce soirée!
Amitiés
Sybilla


----------------
Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rêve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

dolores
Envoyé le :  22/9/2021 20:38
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 24/8/2009
De: france : 06 Alpes-Maritimes
Envois: 34139
Re: Papa, es-tu un monstre ?
Il est des pères que l'on ne connaît pas ou peu je comprends votre souffrance le mien était présent mais il n'a pas fait que du bien envers moi je n'ai pas subi de reproche mais il savait me rabaisser je me souviens qu'il préférait plus mon frère que moi ainsi que ma mère ils ont abusé de leur ascendant sur moi financièrement il m'ont volé une part de mon bonheur ...j'aurai un roman a écrire aussi belle soirée amitiés douce soirée




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Angebizarre
Envoyé le :  22/9/2021 18:56
Plume d'or
Inscrit le: 2/3/2011
De: Les Clayes-Sous-Bois (78)
Envois: 1512
Papa, es-tu un monstre ?
J'ai commencé il y a quelques années à écrire mon autobiographie.
De nombreuses pages ont défilé en un temps record entre réflexions, rires et pleurs, puis, pages blanches pendant 2 ans.
J'ai fini par écrire cette lettre qui selon moi est la principale cause de ce blocage :

"Papa, bien plus qu'un chapitre, tu mériterais un livre entier pour te dévoiler l'intégralité de mon cœur.
Deux ans de pages blanches au moment d'arriver à parler de toi.
Deux ans de réflexion sur la manière dont j'allais écrire sur toi.
J'ai passé tellement de temps à te trouver des excuses, à te défendre, essayer de te comprendre, mais rien n'y fait. Cette rancœur que j'éprouve pour toi porte la même ardeur au fil des années.
Je n'arrive pas à te traiter de monstre, mais n'arrive pas non plus à le démentir, alors je me pose la question, je te pose la question : papa, es-tu un monstre ?
Tu n'auras jamais levé la main sur nous, tu n'auras jamais abusé de nous, mais qu'auras-tu donc fait...
Ce que j'attends d'un père ? Un adulte qui donne de l'affection, de l'attention à son enfant, qui lui transmet ses valeurs, qui lui prend la main pour avancer dans la vie, avant de la relâcher pour lui permettre de voler de ses propres ailes. Ce que j'attends d'un père : un être imparfait qui fait de son mieux pour éduquer ses enfants.
Fais-tu de ton mieux lorsque tu passes ton temps à l'extérieur pour suivre ta passion en fuyant tes responsabilités ? Fais-tu de ton mieux quand tu nous rabaisses maman et moi à coups "d'idiote, imbécile, petite vache" dans les trois langues que tu connais ?
Papa, fais-tu de ton mieux quand tu dragues sous mes yeux toutes les femmes ou presque qui croisent ton chemin ? Quand tu voles de l'argent que tu avais mis sur le compte de ton fils et qui devait servir à payer ses études ? Quand tu pars tous les ans en vacances à l'étranger seul ? Quand tu humilies tellement la femme que tu as épousé, que lorsque tu la quittes, tu laisses derrière toi une femme meurtrie avec des envies de se donner la mort ? Lorsque ton regard et tes paroles enfoncent tellement ta fille qu'elle mettra une bonne partie de sa vie à s'en remettre et arrêter de se prendre pour une moins que rien ?
J'ai essayé à trois reprises de faire un pas vers toi.
La première fois, à mes 16 ans, je t'ai demandé pourquoi tu trompais maman, après avoir surpris une discussion téléphonique qui ne laissait aucun doute.
Te souviens-tu de ta réponse ?
L'air fier, sourire aux lèvres et torse bombé : "ah ah, ta mère je la trompe depuis toujours". Il me semble que c'est après cet épisode que je ne t'ai plus adressé la moindre parole pendant un an. Tu n'auras pourtant jamais essayé de renouer le dialogue. Ressentais-tu au moins de la honte ? Non, certainement pas, ton regard et ton attitude ne le démontraient pas un seul instant.
La deuxième fois, à mes 18 ans, j'ai refait un pas vers toi après que tu ais quitté la maison. Je t'ai demandé de me parler de toi, de ta vie, de ce qui a fait que ça n'a pas marché avec maman. Elle n'était plus à ton goût car ne faisait plus d'efforts pour prendre soin d'elle...
Si seulement elle en avait le temps, puisqu'elle travaillait pour deux et éduquait ses enfants en jouant à la fois le rôle du père et de la mère, pendant que tu te pavanais dans ta voiture de course avec tes potes et tes putes.
La troisième fois : à mes 33 ans, j'ai évoqué les séquelles de ton éducation, si on peut parler d'éducation. Tu m'as pour une fois posée une question : "ne serait-ce pas ta mère qui t'a retournée contre moi ?". J'eus une furieuse envie de te gifler, mais méritée ou non, j'ai appris à ne plus jamais frapper la première.
Jusqu'où refuseras-tu de te remettre en question ? Je n'étais pas au bout de mes surprises ce jour-là.
Nous parlions à nouveau de maman, lorsque tu m'as dévoilée : "je voulais une femme alors que j'avais une mère, une femme de ménage et une cuisinière à la place".
A ces mots je retins mon souffle, puis : moment d'absence.
Le temps de me rappeler maman, 5 ans après que tu ais quitté la maison. Elle était devenue livide, le regard vide. Le temps de me rappeler ses pleurs dans les toilettes. Lorsque nous lui disions qu'elle était belle et qu'elle devait refaire sa vie, elle nous répondait qu'elle n'était plus une femme.
Papa, tes paroles résonnent à nouveau dans ma tête et je t'imagine lui graver ces maux à coups de mots et de regards, comme tu l'as si bien fait avec moi aussi. Oui, c'est vrai que tu ne dois pas soupçonner ne serait-ce qu'une infime partie de la douleur que tu génères autour de toi. Au fond, ce n'est pas ce que tu souhaites laisser derrière toi, mais je crois que ton égoïsme et ton égocentrisme t'empêchent de te rendre compte des choses.
Je revins à moi et n'arrivais plus à écouter tes propos. Tes lèvres bougeaient alors que je m'efforçais de ne pas laisser couler mes larmes. Mélange de déception, tristesse et rage !
Comment peut-on manquer autant d'empathie, comment peut-on être égoïste à ce point ?
Je t'épargne encore tellement de souvenirs et de raisons de ma rancœur...
Papa, je sais que tu nous aimes à ta manière, mais ta manière ne me convient pas.
Avant d'écrire ce chapitre assassin, je m'étais dit que je t'en parlerais avant pour dénouer les choses avec toi et sans doute les écrire autrement.
Aujourd'hui je suis fatiguée, las de faire des efforts pour ne pas te détester.
Deux ans de plume blanche à me torturer l'esprit sur comment j'allais l'écrire sans t'humilier, parce que tu n'étais sans doute pas si mauvais, que tu avais sans doute bon fond ou que je n'avais pas suffisamment essayé de te comprendre.
J'ai décidé que je n'allais plus agir comme maman. Je n'allais plus te défendre ni te trouver de continuelles excuses.
Je te laisserai découvrir ce chapitre et reste à ton écoute si tu as envie de faire un pas vers moi, pour une fois.
Papa, libre à toi de lire ou non le reste du livre, mais sache que c'est la dernière fois que je prononce ton nom sur ces pages."

Ce texte date d'il y a environ un an et je n'ai toujours pas réussi à avancer dans mon livre.
N'arrivant pas à réellement y intégrer ce chapitre, je me décide à le partager avec vous sur l'Oasis, parce que c'est le seul endroit où je me sens libre d'exprimer toutes mes émotions, des plus joyeuses aux plus sombres.

L'avenir nous dira ce qu'il en adviendra.

Merci pour votre lecture, prenez soin de vous.

Michèle


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