Je m'éparpille dans la détresse
Entre les ombres, les chuchotis
Dans la nuit froide qui se dresse
Sous l'affluence de l'ennui
Que la pluie noire fera naître
Dans l'incohérence des êtres.
Mes cicatrices s'apparentent
Au sang anhydre d'un désert
D'une chair avariée, en attente
Sur le morne étal de l'hiver
Où fume la veine anarchiste
Qui s'ouvre au monde élitiste.
Lorsque mon encéphale implose
Je me resigne à l'évidence
Je caresse l'ortie et la rose
Devant le mur de la conscience
Qui s'effondre, dans un soupir
Quand la mort vient à me sourire.
Se dessine mon portrait psychique
Dans le reflet de l'inconnu
Fausse liberté labyrinthique
Recrachant les sous-entendus
Devant une croix pourrissante
Au-delà des plaies indécentes.
Ma clairvoyance va s'éteindre
Dans un brouillard fielleux
Sur un quai où va poindre
Le germe des maux sableux
D'un tableau noir, extrême
Où quelques folies s'aiment.
Je regarde le ciel s'évider
D'une pleine lune rance
Comme tous ces morts liés
Par le déni de la souffrance
Et je vomis les tièdes lueurs
Dans la putréfaction des cœurs.
Le mépris saigne l'horizon
Et j'embrasse en quelques verres
Les pieds de la consternation
Comme souffle la brise légère
Sur l'herbe blonde de juillet
En une ironique pensée.
Je rejoins l'iniquité d'être
La dextérité mémorielle
Les addictions à transparaître
Dans un mutisme séquentiel
Au-delà d'un lassant silence
Au feu de l'indifférence.
Lorsque les derniers hermétistes
M'auront dépouillé sur la cendre
Des rêves lâches, altruistes
Comme un cerveau qui va se fendre
Ma voix désossera le monde
Au regard des cultes immondes.
Je tombe au cimetière
Où, d'une vague, j'échoue
De mes mille ans d'enfer
Aux gestes les plus fous
M'enracinant, je crie
À mes vieux rêves interdits.
Mon âme de feu follet
Exhale un réel souffle acide
Devant la beauté maitrisée
Des femmes chrysalides
Qui pleurent, au vent léger
À ma rancune régurgitée.
Insaisissable clarté vivante
Qui défie tous les sortilèges
Dans la profondeur consciente
De mon corps mort, qui s'enneige
Comme une charogne éveillée
Qui vient mordre la réalité.
Je suis pareil à ces pendus
Qui marchent sur le fraisil
Des miroirs hystériques et nus
Au reflet des regrets hostiles
À l'ombre de la rutilance
Du bonheur et de l'expérience.
Au dernier tourment, la raison
S'émancipe, telle l'araignée
Dans sa toile de componction
Où viennent se tordre mes idées
M'aliénant, moi, le poète immoral
Dans le fumier de pluie mentale.
Pourtant, j'ai dû être heureux
Un jour, quelque part, ailleurs
Au soleil d'un train de banlieue
Sur un papier d'éclats de vie
Avant que ne brûle la nuit...
Hubix.
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bonjour à toutes et tous, je viens découvrir ce nouveau site, pour moi, en espérant pouvoir partager la passion de la poésie avec chacun(e) d'entre vous... Merci d'avance...