N'en jette plus du tout...
N’en jette plus du tout, la cour est déjà pleine
Et je ne sais vraiment, ce qui bien sûr me peine,
Comment bien séparer serviettes et torchons.
J’entends soudain, tout près, le doux bruit de bouchons
Qui pète avec succès aux confins de la plaine.
Si tu passes chez moi, pour y voir Madeleine
N’oublie pas de porter de bien chauds bas de laine
Mais garde le barda de tes lourds balluchons :
N’en jette plus du tout.
Et puis reviens surtout, sans jamais perdre haleine,
Lui jouer du biniou à cette Châtelaine
Qui traitait les badauds de sacrés cornichons.
Trouve en bon Troubadour des mots dits folichons
Pour donner sérénade. Mais las de la rengaine
N’en jette plus du tout !
Pour répondre à Kéraban qui écrit
Il n'en fallait pas tant pour que je réagisse
Ta plume écrit l'histoire en loyal couteau suisse
La mienne est au Futur, aux verres de Coca
A jouer de mon luth, de fait l'harmonica
Pour l'instant la chanson je la garde en coulisses
Ces vers, sous ton ciseau, se lisent comme on glisse
Pas un mot ne survient où de froid l'on dévisse
Ils portent la chaleur du Soleil de l'Inca
Il n'en fallait pas tant !
L'ami, modestement, en poésie se hisse
Le Passé l'a meurtri, tant de fortes épices
Accidentaient les ans de chutes et tracas
Si l'humble troubadour, tranquille, sans fracas
A séduit les préaux au point qu'il en rougisse
Il n'en fallait pas tant !