Suite aux explosions à Beyrouth (Liban) du 04/08/20, je vous partage ma lettre, rédigée le 06/08/20 :
Aujourd'hui j'ai le cœur lourd.
Le Liban, mon pays d'enfance, le pays où j'aurai vécu 8 ans et demi de manière discontinue.
Le pays que j'ai rejeté pendant une longue période de ma vie pour de multiples raisons.
Ce même Liban qui m'a permis de prendre le meilleur de sa culture, dans lequel j'ai des souvenirs de famille, de rires, de jeux de bagarres avec mon cousin, de cachotteries avec ma cousine, d'injures drôles avec ma tante, de jeux de cartes avec ma mamie, de courses de voitures avec mon père, de redécouverte avec mon amie d'enfance et bien d'autres souvenirs encore...
Liban, je serais hypocrite de dire que je me suis réconciliée avec toi, mais avec ce qui se passe, je ne peux m'empêcher d'avoir le cœur lourd.
Pour ma famille, pour le peuple, pour le pays.
J'aimerais les aider, faire quelque chose pour les soutenir et je reste là , impuissante, à regarder au loin le pays se détruire.
Je suis tellement désolée, Liban, personne ne mérite ce qui t'arrive.
Ma famille va bien (si je puis dire), fort heureusement. Toutes les familles n'ont pas cette chance... Mes pensées vont aussi vers elles.
Je te pleure, Liban, pour ce qui t'arrive.
J'ai peur de ton lendemain... Est-ce que tu auras un lendemain...
Liban, tu es un peuple plein de vie, un peuple qui avancera toujours, un peuple d'insoumis.
Je garde cet espoir que tu te relèves, comme tu l'as toujours si bien fait, que tu retrouves la force de te battre, encore, pour un avenir meilleur.
Liban, je ne te l'ai jamais dit parce que j'avais du mal à le ressentir, mais je crois que je t'aime encore.
Tiens bon, s'il te plaît.
Michèle
----------------
J'aime les défis et duos poétiques, alors n'hésitez pas à me solliciter ;)