Ça fait déjà deux jours, le temps passe si vite.
Mes sacs sont encore à terre, attendant de trouver leur place dans cette nouvelle vie... Éparpillés dans le fond de la pièce, contre un mur sombre, ils attendent mon signal.
Tout a changé: l'odeur environnante, les couleurs tapissant les murs, les sons épurés et citadins, tout me montre qu'aujourd'hui plus que jamais, je ne dépends presque de personne...
Ma famille n'est plus ce qu'elle devrait être et semble ne plus exister. Les seules qui me soutiennent ne connaissent pas l'origine de mon sang et ce débit particulier. Et pourtant...Et pourtant c'est comme s'ils l'avaient dans leurs veines; comment les remercier?
Je l'avoue, parfois je suis gênée de tout ça, parfois j'aimerais juste que d'autres comprennent pourquoi je suis partie, pourquoi je ne pouvais plus vivre dans de telles conditions. J'aimerais qu'ils comprennent pourquoi on m'a poussé à l'hystérie, pourquoi j'ai cédé tant de fois...
Mais je n'ose même plus l'évoquer, comme si mon inconscient avait enfin compris qu'il faut dorénavant poser la résistance.
Alors posons-la, cette résistance.
Je ne veux plus m'assombrir comme je l'ai fait tant de fois...
Je sais seulement qu'au fond il y aura toujours un vide impossible à combler, des regards que j'aimerais recroiser.
15 août 2018
----------------