Tu es si fatigué, tout te parait si moche Que tu vas te coucher, et là comme une masse Dans l’océan du rêve acteur de ton naufrage Tu es parti, lassé, vers d’ignobles contrées Où règne l’Innommable, les démons appelés A veiller æternam aux tourments des damnés. Et meurtri par l’horreur fêtée au quotidien Rescapé des enfers, trempé de sueurs froides Tu t’éveilles tremblant, croyant déjà matin Pour retrouver la vie, finalement si douce. Petits sont les arias, grands les bonheurs du jour. C’est presque rassuré que tu baises la bouche De la belle endormie qui partage ta couche Replonges derechef dans un sommeil serein Rempli des épisodes d’une histoire sans fin