Quelle joie ! la nature se réveille Pour une nouvelle saison de miel Après un si long sommeil Passé à la belle étoile Sans fleurs ni feuilles.
Les prés se parent de pâquerettes Et les rivières de jonquilles, Les étangs s’entourent d’aigrettes, La forêt bourgeonne ses brindilles Et les oiseaux gazouillent, c’est la fête.
Les eaux ruissellent des montagnes, Le laboureur contemple ses semailles, Arrivent les hirondelles et les cigognes, Bourdonnent les infatigables abeilles, Quand au matin s’éclaire la campagne.
C’est la saison du gai printemps, Les prairies, les lisières et les coteaux Sont étendues dans leur accoutrement Fleurés, en harmonieux assortiment si beaux Du matin au crépusculaire moment.
L’air est de fragrance embaumé, Parfum éthéré des fleurs, De verte menthe fraîche ensoleillée, De lavande à la mauve couleur, Et de moutarde jaune en tapis ondulé.
Lorsque dans les champs l’air flamboie Germent alors les tendres approches. Réveillés par l’appel du coucou au fond des bois Les cœurs épris, s’embrasent sitôt en torche Vivement attisée par les ardents émois.
Ô printemps Te revoilà tout en fleurs Les coquelicots empourprent les champs Et l’espoir empli nos cœurs Mais ta saison n’est que nuage passant.
Viendra l’été Et asséchera ruisseaux et étangs, Se taira la profonde forêt, Chantera la cigale au cri strident Et l’hirondelle repartira vers d’autres contrées.