Et tant pis.....
Mon téléphone est bon, mais il est obsolète
Faut que je change ça !!! six mois, il est trop vieux
Et plusieurs modèles nouveaux sont bien mieux.
Je ne veux pas passer pour un paumé trop bête.
Et tant pis si très loin, oublié, quelque part,
Un pauvre homme se casse le dos et la santé
Pour très soigneusement, bien vite l’assembler.
Dans l’enfer journalier d’un atelier hangar
Chéri, quelle belle bague avec ce diamant
Peux-tu donc me l’offrir. Cela tant me plairait.
Ce serait si joli cadeau qu’on m’offrirait
Un présent à la fois délicieux et charmant.
Et tant pis si aux mines, enfants et pauvres hères,
Rien que pour ce désir qui m’est impérieux
Et dont joie sera de quelques jours tout au mieux
Travaillent tout le jour en un lieu mortifère
Bientôt, Coupe du Monde, et vive la télé
Qui va nous permettre de bien nous régaler,
Regarder millionnaires taper du ballon
En se désaltérant d’un bon jus de houblon
Et tant pis si pour construire ces prestigieux stades
Des centaines d’esclaves auront tant travaillé
Que certains seront morts, et bien vite oubliés
Quand les glorieux vainqueurs monteront sur l’estrade.
Robe et pull mis trois fois, et la mode a changé
Je ne peux pas rester comme ça dépassée
Mais le budget est mince et je devrai passer
Par magasins low cost et sans me déranger.
Et tant pis si des femmes et des enfants ailleurs
Meurent en des ateliers qui s’écroulent sur eux
Ou vivent avec rien, et sont très malheureux
N’y pensant même pas, j’ai l‘esprit bien meilleur.
Six volontaires morts, massacrés bêtement
Accusés de vouloir tuer des villageois
Qu’ils voulaient secourir, et je reste sans voix
Ebola fait de nous des bêtes sûrement
Et tant pis si un peuple se voit décimer
Et si de bonnes âmes meurent sous la machette
Certains sont bien gagnants et les âmes ils achètent
Pour prendre le pouvoir et bien s’y arrimer.
Toutes ces choses-là sont notre quotidien
Et nous sommes en partie cause de la démence
Mais dans notre égoïsme et notre indifférence
Nous ne pensons surtout qu’à ce qui fait du bien
Et tant pis pour les autres, après nous le déluge
Mais un jour l’addition nous sera présentée
Quand nous devrons laisser toutes futilités
Pour devoir comparaître devant le Grand Juge.
Daniel46, le 19 septembre 2014. Tous droits réservés.
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)