SI TU N’ÉTAIS PAS TOI DANS MA VIE…
Si tu n’étais pas toi dans ma vie,
J’inventerais une femme comme toi, ô Bien Aimée,
Dont la ligne serait longue et belle, telle une épée,
L’œil serait clair et incandescent, on dirait le soleil d’été.
Je dessinerais son visage sur le papier,
J' incrusterais sa voix sur le coquillage,
Je ferais de ses cheveux des lianes de basilic sauvage,
De sa taille d’abeille un fin calligramme en tatouage.
De la paume de sa main un joli ramier
Qui barbote dans l’eau, sans la troubler, ni s'y noyer,
Et je veillerais à écouter son ramage sous le frisson du collier.
Si tu n’étais pas toi, imprimée sur le livret du Destin,
Je te dépeindrais d’une quelconque manière,
J’emprunterais au ciel la pleine lune, toute entière,
Et une poignée d’ostracées à la mer et, à l’aurore, sa lumière.
Je quêterais du vaste océan, bateau, matelots et ilots,
Je simulerais la nue et l’éclair qui luit,
Je ferais danser, pour toi, les gouttes obliques de pluie,
Et je serais même jaloux de tout Angelot, aussi bien Elle que Lui.
Si tu n’ y étais pas, dans ta stature de splendeur,
J’aurais le talent de Pygmalion pour te sculpter et enfin te réanimer,
Sinon, j’utiliserais le virtuel pour t’avoir, sur écran, et t’aimer,
En me fondant dans tes yeux noirs ; la lave ne saurait me cramer !
Heureusement, j’étais, par chance, l’élu de la Providence,
Aphrodite me serait inutile pour te raviver et m’éprendre de toi,
Si ce n’étais toi, qui m'expliquerais ce merveilleux émoi ?
Où pourrais-je te trouver ? Quand ? Comment ? Mais, jamais pourquoi ?!