J'HABILLE AINSI MES MOTS...
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J’ai pour seule ambition en écrivant ces lignes
D’endormir la douleur qui m'étreint au matin,
Et qui au plus profond de mon être souligne,
L’immense solitude de mon esprit chagrin.
Pressentez-vous ce trouble entre mes mots fourbus ?
S’il me faut les teinter d’inconsciente espérance,
Croirez-vous que l’amour ce doux fruit défendu,
Se trouvera ravi d'une telle inconstance.
Les pages ainsi écrites ne sont que le costume
Dont se revêt la page pour l’homme de ma vie,
L’amour est suspendu tout au bout de ma plume
Pour lui, jamais mon encre ne trouvera répit.
S’il me faut d’un quatrain habiller ma passion
Afin que son regard vienne arracher ma page,
Petite robe noire aux mille et un boutons
Etoffe de papier dévoilant un mirage,
Je vêtirai mes vers de drapés érotiques
Et d'un chapeau de paille circonflexe d'été,
Je déshabillerai, sous des cieux exotiques
Tous les mots qui dormaient, chastes, dans l'encrier...