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Elle était la maison des mauvaises années
Souffrant du vent d'autan et des pluies en bourrasques,
Elle était au village l'âme du pays basque,
Et par les coups du sort s'était vu isolée.
Jamais, les amoureux y venaient s’abriter,
Le fronton de son porche tombait en pâmoison
Maison de pures peines et de lamentations,
Souffrait de l'abandon des ombres du passé.
Un petit bout de tige sorti d’herbes jaunies
De faible condition, timidement, émerge,
Un pied encor' jeunot de pourpre vigne vierge
Qui s'accroche à son mur pour gagner sa survie.
L'émérite grimpeur pareil aux doigts crispés,
Agrippe un trou béant, comble une fissure,
Habille chaque plaie, cachant leur moisissure
Sous un écran feuillu verdoyant de reflets.
La façade revit par l'épaisse verdure
D’inlassables étreintes, au mur, colle à sa peau.
Le vent n'a plus de prise, glisse dessus son dos,
Et aucune saison n’ôtera ses " rivures ".
L'avancée de son toit s'anime d'oisillons,
Du printemps à l'été sifflent les entrelacs,
L'automne couvrira d'un manteau de gala
Son mur d'or et de pourpre et le bois du balcon
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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas