Tout au long de ma pauvre vie
J'en ai vu des vertes et des pas mûres
J'en ai même vu des blettes
Les vertes avaient la peau si dure
Qu'en les croquant
Sans faire attention
Je me cassais souvent les dents
Les blettes exhalaient une telle puanteur
Qu'en les avalant avec ardeur
J'avais soudainement le haut-le-cœur
Je n'y pouvais rien
J'étais un vorace consommateur
Glouton et avide
Gourmand et stupide
Et je me faisais prendre comme un pigeon
Dans le filet des mauvaises gens
Tout au long de ma pauvre vie
J'en ai vu des vertes et des pas mûres
J'en ai même vu des blettes
J'étais tellement crédule et bête
Que je prenais la vie pour une fête
Croyant que tout le monde était génial
Généreux, débonnaire, bon et jovial
Que nous étions tous des cigales
Et la vie un interminable bal
Qu'il suffisait de danser et de chanter
Pour rester beaux et prospères pour l'éternité
Je me suis magistralement trompé
Et j'ai reçu la première fessée
De la vie cruelle et sans pitié
Quelle fatalité!
Tout au long de ma pauvre vie
J'en ai vu des vertes et des pas mûres
J'en ai même vu des blettes
C'était vraiment ma fête
On m'a écrasé comme une blatte
On m'a traité de mauviette
On m'a ouvertement insulté
Proférant de vulgaires insanités
Aboyant des injures avec impunité
Vomissant d'ignobles saletés
Que je suis dans l'incapacité
De répéter
Par pudeur et respect
J'étais trop poli pour riposter
Même si mon honneur et ma dignité
Étaient outrageusement bafoués
Je n'y pouvais rien
J'étais clément et indulgent
On me traitait de con
De lâche et d'impuissant
Je refusais d'être violent
Et tendais la joue gauche
Aux mauvaises gens
Qui venaient de me gifler
Priant le Tout Puissant
De leur pardonner
Leurs mauvais trainements
Tout au long de ma pauvre vie
J'en ai vu des vertes et des pas mûres
J'en ai même vu des blettes
Après tout ce que j'ai enduré
Je ne peux plus supporter
Que l'on me manque de respect
Et je ne suis plus disposé
A tendre la joue gauche
Ni la droite
A ceux qui osent me gifler
Maintenant je me défends
Contre les mauvaises gens
On m'avait assez giflé
On m'avait assez blessé
On m'avait assez terrassé
Cela suffit!
Tout au long de ma pauvre vie
J'en ai vu des vertes et des pas mûres
J'en ai même vu des blettes
...............................................
Agadir, le 15/11/2012
----------------
Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
...............................................................................................
Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!