Ma plume enfantine.
Ma plume enfantine.
Ma plume enfantine jetait
Des tâches d’encre dans l’espace :
Ma plume, sur la page blanche
D’un dimanche
Formait ses nuages ;
Le cancre faisant l’artiste
Pour peindre la mélancolie
En claques flaques éclaboussant
Des lignes de solitude
Que les mots maudits désertaient.
Perdurait ce vieux durillon
A mes doigts contractés :
Le porte-plume se plantait
Dardant son dard et son venin
Avec une ardeur décuplée
L’ignoble forfait enrageait
De salir la mémoire
De voyelles, de syllabes
Sur l’improbable grimoire.
Ma plume enfantine jetait
Leurs lointains feux d’artifice
Dans l’ennui et les bâillements.
Je taisais mon épuisement
Saisissant par la fenêtre
Le rêve d’un papillon blanc.
Puis, je tournais découragé
Les pages et les pages de ma vie
Encombrées par trop de tâches,
Trop de ces tâches malignes…
Ma plume enfantine jetait
Des éclairs dans ma mémoire,
Ma plume sur la page blanche
D’un dimanche
Griffonnait des heures perdues
Et j’entendais mon cœur saigner
L’étrangeté d’un repentir…
Perdurait ce vieux durillon
A mes doigts contractés.
Pierre WATTEBLED- le 4 avril 2012
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