Si c'était toi mon amour ...
Si c'était toi mon amour, ô belle enchanteresse !
Le temps nous comptant nos jours, sans accents,
Avec : ses neiges, ses chaleurs et ses beaux tons ;
Je le laisserais rougir où pleurait sa défenderesse.
Si c'était toi ma maîtresse, ô exquise tendresse !
La souffrance qui revenait gire entre mes crans,
Je lui en offrirais : ma chair, mes os et mes fonds
Pour assouvir les désirs de mon âme chasseresse.
En été, en moi la tentation rallumait les cendres
Que l'hiver oubliait au creux des saisons tendres ;
En automne, ses feux restaient bien rougeâtres,
Et l'haleine les soufflant, soufflait des hauteurs
D'où choyaient les feuilles d'octobre et leurs fleurs
Qui ne pouvaient garder leurs couleurs verdâtres.
Antario
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Je n'ai rien d'un fou.
Hommage lucratif ou conquête de conscience ?
Ma dormance ne me rendait que mes songes
Et l'insouciance les peignant devant les anges,
Ronflait laiteuse sur l'oreiller de ma romance.
Viendrais-tu les mordre de crocs d'enfance ?
L'écorce de mon âme, devant les vues étranges
Déverse lentement son baume sur les phalanges
Qui lui nourrissent les couleurs de sa résistance.
Ses fruits ne tombent jamais, de leurs hauteurs,
De leurs saisons, de leurs goûts, de joies ou de peurs,
Sur les singes ne les écrasant point de leurs crocs :
Ils les digèrent sur les branches avec leur pelure
Et je les vois en mes songes, sous leurs allures de sots,
Écraser des poux, petits et grands avec soins à l'usure.
Antario
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On ne peut grandir que dans les yeux de ceux qui veulent nous voir grands.
Farid khenat