Elle cherchait dans l'allure du vent la force
Qui fuyait l'essor qu'elle aimait poursuivre
A petits pas vers les hauteurs des vieilles fronces
Quand il s'énonce sur son spacieux chemin, ivre.
Je fumais de l'herbe moite devant le feu
Se nourrissant des souffles du vent furibond
Lorsque l'opacité recouvre les lointains cieux
Et mes yeux d'un noir manteau, instantanément.
Elle attendait au seuil de l'aube la fougue
Caressant le temps de rais ignés tel un roi,
Je brisais en ce moment mes longes, mon joug,
Mes peines et les voix esclaves d'autrefois.
Elle partait séduire tel un paon les vues
Qui s'en accrochaient à son charme, après l'éveil,
Je recherchais ses pas sur son chemin, si ému
Quand le vent l'efface de souffles sans pareil ;
Et au même manoir on allait bien le soir
Pour vider nos vues et nos mémoires autour
Du feu que nourrissait l'haleine barbare
Du vent qui effaçait les humbles ombres du jour.
Antario
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Un autre temps un autre soleil
Vieillir dans l'ombre de l'oubli et en mourir
Voulait aussi, cette malingre âme qui en respire
Du feu lui consumant encore l'âge, sa laideur !
Séduire l'appât de la mort d'un exquis sourire
Aussi en voulait ce décharné visage que déchire
Le vrai miroir suspendu à l'esse de la vigueur !
Le temps vieillit avec ses parures et ses pierres,
Ses baliveaux et ses vastes cieux, en mes grands yeux,
En mon cœur, entre mes fantasmes et en ses creux
Mais il rajeunit vite sous ses matins en ses aires.
De son miroir, s'échappaient souvent les manières
Du ton que redéposait le coureur insoucieux
Quand il abritait ses lueurs et son affectueux
Dessous le spacieux toit des jouvences éphémères.
Sous ses ères voletaient haut, sans empennage
Les canicules, l'automne, l'hiver et le printemps.
Les pierres, les arbres, les sables, les monts et les océans
Aussi plus sourds que leur existence, avec l'âge
Ils se réchauffaient, et se lavaient bien séants.
Les animaux restaient où ils étaient, ignorants.
Antario
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On ne peut grandir que dans les yeux de ceux qui veulent nous voir grands.
Farid khenat