Le toit est bien fixé, les murs sont faits de bois,
dans ma petite cabane je peins et je dessine.
le pinceau va et vient, traçant lignes et courbes,
sur un voile de coton fait d'un tissus grossier.
Du début à la fin, l'instant le plus précieux,
est sans conteste quand, l'on devine l'esquisse,
que l'entrelacs de tous les chants d'oiseaux voisins,
fait naître comme dans la nuit l'aube se glisse.
Sous mon chapeau de paille, je pense à ces Renoir,
Monet ou Pissaro, qui se jouaient des lois.
Quand la couleur me plait, je lui donne sa chance,
d'autres viendrons après.
Au loin les cris d'enfants et ceux des martinets.
Dans ce curieux mélange emprunt de nostalgie,
je confie à la toile les humeurs du moment,
des battements de mon coeur et de celui du vent,
des choses apprises par coeur et celles que l'on oublie.
J'ai presque terminé, le soleil a tourné et mon corps las s'étire.
Mon index se tend vers la peinture fraiche.
Je perçois les pleins et les caractères,
toute la rugosité de la matière sèche.
L'émotion me submerge, m'inonde de lumière.
L'immensité de l'univers est en moi, je suis en lui.
Aucune explication, pas même la folie.
Un juste sentiment total d'éternité et de profond bien-être.
Ma petite cabane abrite un atelier,
où murmures et songes ont élus domicile.
Alors quand vient le temps de s'y rendre en ami,
je quitte la scène des comédies humaines,
pose le masque ridé de l'ennui et parcours léger
le chemin des promesses.
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Je crois à la force de la poésie