Le noir
Se dessine sur le tableau noir,
L’enfant brule son ignorance,
Chagrine sa conscience.
Sa vie d’écolier
Le rend triste à délier
Et la solitude
L’accompagne avec habitude.
Le firmament
Chante pourtant gentiment
Le dialecte. Mais vraiment
La chance n’est pas son élément.
Sa vie rude
Faite de servitude
Ne fait que relier
L’amer fait du palier.
La science
N’est pour lui que défiance.
L’au-revoir
N’est qu’un désespoir.
Je suis garçon
Au regard mort,
Brulé par le tort
De n’avoir pas su ma leçon.
Un jour de miroir,
Sa maman lui dit de venir le voir.
Le cœur lourd, rance,
Il ne fait pas « fi ! » de l’absence.
Un journal à l’article « dérelier »
Traine sur la table comme un simple papier.
« Un concours de poésie est prévue comme le prélude
En guise d’aptitude
A l’élève
Dont le jour qui se lève
Eveillera le rĂŞve
D’un pris qui élève… »
La génitrice élude
La panique du marmot. « L’étude,
Lui dit-elle n’est que pour les fous à lier,
Tu consacreras se temps au plus beau poémier ! »
Trois mois plus tard, la patience
Fut à la hauteur de l’espérance.
L’enfant fut publié, l’espoir
Revint dans son esprit longtemps dans le soir.
20 ans plus tard :
Le gagnant du concours est devenu un grand nom de la littérature. Son cauchemar enfantin s’est achevé lors de la remise de son prix. Ses camarades, aussi bons que mauvais, l’accueillir dans leur équipe.
Aujourd’hui, il est promis au prix Goncourt après avoir récolté celui de l’Interallié et du Renaudot. Mais il n’oublie pas ce que disait sa mère lors de son premier succès comme conseil et il en fit son principe.
Alejandro, le lundi 17 mai 2010.
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"sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloges flatteurs".