Ma maison est,
derrière la mer,
une meule de paille.
Chaque matin
j’en réveille la cendre.
Dans la fumée je fais du pain,
dans un grand vase splendide
du vin d’herbes amères.
Puis on frappe à la porte…
L’envoyé, rouge de confusion,
m’a renversé sur les pieds
la coupe de la colère.
Voilà bien ma chance…
Une tige qui va et qui vient,
un filet d’eau autour des choses…
Il paraît que cette nuit-même
se ressouvenait du rêve précédent,
et du suivant :
écume d’acier dont la résonance
touche à sa fin !
Que penser des oiseaux ?
ils viennent de la mer,
ils ne resteront pas ici.
(extrait comme « Où s'égaraient parfois les vaches » et « Il y a du feu dans les rochers » du poème « La maison du pain »
tiré du recueil L'arbre transparent
et repris dans mon deuxième recueil Quatre sasisosns dans l'arbre transparent)
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Anne-Marie Désert
(Quatre saisons dans l'arbre transparent)