L’arbre du vent tombe
sur les chemins de terre,
sa ramure transparente
à l’horizon.
Ma maison est,
derrière la mer,
une meule de paille.
Chaque matin
j’en réveille la cendre.
Dans la fumée je fais du pain,
dans un grand vase splendide
du vin d’herbes amères.
Puis on frappe à la porte…
Leurs yeux ont des ailes d’hirondelle.
Ici parole, et là silence,
autour du grand vase splendide,
trois mains de miel
sont posées sur la table.
Tu prends et tu romps le silence,
comme du pain.
Comme du pain le silence,
entre tes mains.
Ma maison est,
derrière la mer,
une meule de paille.
C’est comme un arbre transparent
qui fait le tour de l’horizon.
LÃ -haut, le vitrail de sa ramure.
J’y repense quand le vent tombe et,
terre et ciel,
tout est vert.
(extrait du poème “La maison du pain†du recueil L'arbre transparent,
poème repris dans mon deuxième recueil Quatre saisons dans l'arbre transparent)
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Anne-Marie Désert
(Quatre saisons dans l'arbre transparent)