SOIXANTE HUIT ROSES SANG
Poignardée par soixante-huit roses sang
Elle est morte pour ses soixante-huit ans.
Depuis elle attend que vienne ce moment
D’être libérée à jamais de ce poids humiliant.
Elle vit sans jamais vivre vraiment
Poignardée par soixante-huit roses sang.
Elle respire sans respirer vraiment
Elle pleure mais elle pleure vraiment.
Elle vit au ralenti, une vie qui la fuit
Elle ne dort jamais ni le jour ni la nuit.
Poignardée par soixante-huit roses sang
Elle imagine qu’elle n’est qu’un trou béant.
Elle se laisse mourir depuis quatre ans.
Pourquoi lutter contre marées et courants ?
Elle s’affaisse, se meurt, sa vie fout l’camp
Poignardée par soixante-huit roses sang.