Mascotte d'Oasis Inscrit le: 3/8/2009 De: Envois: 10183 |
Un jardin au Midi.. ........Comme un adieu au Roussillon...1966
J'ai poussé la porte du jardin endormi: Des cyprés en brise-vent, montait une senteur Lourde, attisée par un grand soleil d'équateur. Dès l'entrée,l'ombre du figuier, douce accalmie,
Mettait sur mes épaules, un semblant de fraîcheur.. A ses pieds foisonnait un joli trèfle rose; Tout prés le mimosa, dans une apothéose, Exhibait ses fleurs d'or, follement aguicheur.
A la barrière, de fin grillage tressé, S'accrochaient encore quelques vases fleuris; Dans le coin ombragé, comme une féerie, Le jasmin de fleurettes éclaboussé,
Resplendissait dans un parfum étourdissant. Partout de vertes succulentes, aux noms barbares, Étalaient leur feuilles, arrondies et bizarres Mêlées aux grands géraniums rougissants.
J'ai suivi l'allée, bordée de grosses pierres, A petits pas, l'âme mélancolique.. Un instant ravie, par les yuccas d'Amérique, Et la douce verveine aux vertus de Rosière..
A ma gauche, le petit arceau élégant, qui enjambait gracieux, la jolie table ronde, Faisait une tonelle ,où grimpait vagabonde, une rose rouge fragile et gaie comme un brigand.!.
Un autre mimosa s'étalait en ombrelle, Tout près de la haie florissante de lauriers, Où de nombreux cactus aux épines de guerriers, Biscornus et géants, jouaient les sentinelles.
Le jardin était cloisonné de canisses: Quelques ceps de muscat ,montaient en espaliers; Je comptais les péchers et les abricotiers, Le grenadier rougevif, aimé d'Adonis,
Et, venu du Japon, le prunier somptueux. Au loin dominaient les jolies roses trèmières, Près des iris fragiles, aux tons de lumière, Et le seringat au parfum capiteux.
L'aloès, mastodonte, presque inquiétant, Etalait sa puissance, au bout de l'allèe. Sa hampe fleurie, vers le ciel fuselée, Nous avait surpris, par sa hauteur de titan.!
Je mapprochais du puits et du petit lavoir.. Cachée par un figuier, aux capricieuses branches, La petite cabane, aux murs de vieilles planches, Abritait toujours, le moteur et l'arrosoir..
Jadis, se retrouvait ici la famille: Les repas étaient faits, de grillades, De figues délicieuses...et tant de cargolades, Arrosées de ce vin catalan qui pétille..
...Te souviens tu de ce grand jardin au Midi..?. Les enfants jouaient dans le sable de l'allée, tandis que, par la tramontane , échevelés, Nous faisions des projets, dans une ombre attiédie....
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