(Hommage à Jean Ferrat : poème à chanter sur l’air de « Que serais-je sans toi ? »)
Ma vie s’en va déjà vers un autre rivage,
Et je vois devant moi ressurgir le passé.
Ma conscience se noie dans ce torrent d’images,
Dans ses bribes de temps à jamais ressassées.
Ma vie fut bien remplie, que de moments intenses
Ont jalonné son cours aux méandres marqués !
Ce n’est pas un ruisseau que fut mon existence,
Mais un fleuve grondant d’une surabondance.
Sur ces courants si forts, où j’étais embarqué,
Le temps m’a englouti, je n’ai pas remarqué.
Ma vie s’en va déjà vers un autre rivage,
Et je vois devant moi ressurgir le passé.
Ma conscience se noie dans ce torrent d’images,
Dans ses bribes de temps à jamais ressassées.
J’ai croisé en chemin tant d’autres vies humaines
Qui se sont déroulées comme de longs rubans :
Elles filaient tout droit, en pelotes de laine,
Comme les moutons vont où le berger les mène.
J’ai préféré voguer au caprice du vent,
Allant vers l’inconnu, et parfois trébuchant.
Ma vie s’en va déjà vers un autre rivage,
Et je vois devant moi ressurgir le passé.
Ma conscience se noie dans ce torrent d’images,
Dans ses bribes de temps à jamais ressassées.
Je n’en veux point au ciel pour ces moments d’orage,
Même si quelque fois j’ai presque chaviré.
La saveur de la vie se voit dans les naufrages
Qu’on évite de peu en s’armant de courage.
J’ai voulu tout savoir, oui, j’ai tout désiré,
Je suis allé au bout sans jamais soupirer.
Ma vie s’en va déjà vers un autre rivage,
J’accepte sans regret ce qui fut mon passé.
Ma conscience aperçoit de nouvelles images,
D’un temps après mon temps, je m’en vais l’explorer.
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LĂ©muel
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